Analyser l’emploi et la subversion des conventions génériques filmiques dans Naissance Des Pieuvres et Caché.

Jake Lightburn
11 min readFeb 28, 2021

Selon Merriam­Webster, une convention est ‘a traditional or common style [used] in order to create a particular effect’. Alors que les réalisateurs peuvent choisir de se conformer à ou de subvertir les conventions, je vais me concentrer sur certains aspects filmiques afin de fournir un aperçu détaillé de l’emploi et de la subversion des conventions génériques dans Naissance Des Pieuvres et Caché. Tout d’abord, je vais explorer les thèmes et les structures génériques de l’intrigue. Deuxièmement, je vais discuter de l’emploi et de la subversion de la caractérisation typique des genres pertinents. Troisièmement, je vais parler de certains aspects des conventions cinématographiques. Enfin, j’espère montrer que les réalisateurs manipulent ces conventions génériques de genre afin d’obtenir un effet désiré.

Premièrement, il est important d’établir que Naissance des Pieuvres est considérée comme un teen movie. Martin a dit que ‘the teen in teen movie is itself a very elastic, bill­of­fare word; it refers not to biological age, but a type, a mode of behaviour, a way of being… the teen in teen movie means something more like youth’(Driscoll, 2011). Dans cette mesure, Naissance des Pieuvres adhère aux conventions typiques d’un teen movie, car il se focalise sur les conventions génériques du genre tels que la jeunesse, l’amour, la naïveté et l’érotomanie. Ils forment une partie significative de les conventions narratives parce qu’elles affectent tous formes de comportement des caractères et ils représentent les expériences typiques de l’adolescence et pour adhérer aux thèmes génériques du teen movie. En outre, Martin affirme que ‘teen describes […] a period of social dependence after puberty. The contradiction between maturity and immaturity that ‘teen’ thus describes is central to teen film’(Martin, 1994). Dans ce contexte, Naissance des Pieuvres juxtapose plusieurs qualités afin de démontrer le lien intrinsèque entre cette tranche de l’âge et de l’état d’être dans une telle situation incertain.

De manière importante, alors que l’adolescence est une expérience liminale, elle ne se sent pas comme une phase transitoire. Plus précisément en ce qui concerne Naissance des Pieuvres, Sciamma utilise l’intrigue pour reproduire cet état où tout est incertain, mais de la plus haute importance. A cet effet, le spectateur devient tellement enveloppé dans la liminalité du film qu’il oublie qu’il regarde un film et dans une certaine mesure, il revient à sa propre adolescence. Sciamma utilise cette expérience nostalgique pour manipuler que le spectateur de réagir dans une certaine manière; dans la plupart des cas, c’est avec une identification sympathique. Ainsi, on peut dire que Sciamma utilise l’intrigue pour manipuler l’expérience du spectateur, une convention générique de teen movie.

Cependant, elle ne respecte pas d’autres conventions. Par exemple, on ne peut pas nier la nature sexuelle des Naissance des Pieuvres, bien qu’on veuille d’éviter la regarder. À ce degré, Sciamma adhère au thème typique du genre la sexualité, et donc, la virginité sont des thèmes communs dans le teen movie, et elles sont généralement valorisées afin de créer une expérience plus agréable pour le spectateur. Cependant, la sexualité dans Naissance des Pieuvres sert simplement pour démontrer l’expérience adolescent. Comme un rejet flagrant de la norme, Sciamma crée une atmosphère désexualisée qui semble presque voyeuriste. En désexualisant les corps des personnages, elle expose les structures de la convention Sciamma utilise le corps de la femme, pas comme un fantasme ou un objet sexuel, mais comme une démonstration de l’anxiété pubescent pendant la progression à l’âge adulte. Les personnages sont prisonniers d’un purgatoire adolescent, dont le spectateur se souvient. Grâce à la manipulation du point de vue, la caméra se concentre sur les jeunes femmes à leur plus exposées, à leur plus vulnérables ainsi, cela encourage le spectateur à ressentir d’un sentiment de l’empathie envers elles. C’est à travers d’enlever le caractère sexuel des personnages que Sciamma rejette les scènes osées qui sont trouvées dans d’autres films du genre plutôt, elle montre leurs frustrations adolescent et leur manque de confiance en soi par exemple, à travers de la manipulation de Sciamma de présenter le point de vue de Marie, le spectateur peut identifier avec elle comme un personnage, mais aussi comme une personne, comme une adolescente, et avec toutes les insécurités qu’apporte l’adolescence.

Il est intéressant de noter qu’elle juxtapose cette subversion avec la fausse sexualisation de Florian pour exemple, quand elle mange une banane dans une manière suggestive. Ironiquement, cette scène est construite comme un fantasme, car on s’avère que Floriane est aussi une vierge ce qui provoque son anxiété. Sciamma déforme la convention avant d’exposer ses structures de nouveau; laisser quelque chose qui est peut­être même un peu triste. Sciamma a conclu que ‘Cinema often talks about women but it’s also full of fantasy… I wanted to do the opposite of what’s usually done… I wanted to be in the present, in the cruelty of that age, and work on feelings rather than reproducing frames of mind’(Sciamma, 2007).

Alors que le film montre un monde qui est plein d’insécurité, il y a aussi des moments extrêmes de la passion et du plaisir après tout, le film se concentre sur l’amour. En outre, jusqu’à un certain point, Floriane manipule et se réjouit de son titre de «salope» par exemple, la scène oú elle mange une banane afin de paraître expérimentée sexuellement et donc, à travers des yeux d’un adolescent, «cool». Cependant, le spectateur ne peut pas détester Floriane parce qu’elle est simplement conforme au monde où triomphe la sexualité tels que quand elle dit elle doit avoir des relations sexuelles parce que «c’est écrit sur son visage» effectivement, elle utilise sa sexualité pour atteindre la vérification sociale et un sentiment pretendu de la maturité. Curieusement, à travers de cette expérimentation, Marie aussi devient une jeune femme plus mature et sage.

En ce qui concerne Caché, Haneke utilise certains conventions génériques comme une structure typique, afin de adhère à un genre (le thriller) que ‘revolves around anticipation and suspense’(Scriptlab, 2013). La structure narrative du film est conçue pour induire le spectateur de résoudre un mystère et de susciter des questions cependant, il est évident que Haneke veut se concentre sur l’effet émotionnel et psychologique des bandes sur les personnages, plutôt que les bandes eux­mêmes ou l’accusé. Les bandes agissent conceptuellement comme une technique méta­cinématographique pour développer l’intrigue. Haneke trompe délibérément le spectateur à travers de l’utilisation des fausses pistes une technique utilisée souvent dans ce genre. Cependant comme une subversion de la convention, Haneke déconstruit cette technique en révélant l’ombre d’une caméra professionnelle. Il l’utilise comme un indice pour le spectateur actif pour qu’il puisse déchiffrer les trahisons délibérées précédentes de l’intrigue. En utilisant la technique de fausse piste, Haneke profite du spectateur qui a été tellement conditionné par le cinéma courant dominant d’attendre de découvrir le coupable dans les scènes finales. Haneke manipule sciemment les attentes du spectateur de terminaisons cinématographiques du genre, et les subvertit. En réalité, Cachéne suit pas les conventions typiques du thriller parce qu’il fonctionne sur deux niveaux Haneke envoie les bandes afin de forcer Georges pour faire face à sa conscience coupable et, au bout du compte, pour aborder le traitement injuste de Algériens dans les années soixante. Tandis que Haneke reconnaît activement son utilisation des conventions génériques du thriller, ‘people are only asking, “whodunnit?” because I chose to use the genre, the structure of a thriller, to address the issues of blame and conscience, and these methods of narrative usually demand an answer’(Solomons, 2006) il contredit cela avec la subversion d’autres conventions génériques comme l’emploi d’un sens sous­jacent et une fin ouverte. À travers de la subversion d’une conclusion typique c’est à dire répondre aux questions le spectateur est insatisfait. À nouveau, Haneke manipule les attentes du spectateur et redirige l’herméneutique du genre à l’intérieur vers la culpabilité de Georges et à l’extérieur du contexte social sous­jacent.

Deuxièmement, les conventions génériques de la caractérisation sont aussi des points importants à considérer. Une façon dont Sciamma construit les personnages est à travers l’utilisation de la caméra par exemple, dans la scène finale, la caméra utilise un gros plan de se concentrer sur le comportement de Marie elle est dominante et elle met sa main sur Florian. En raison de cette prise de vue, Marie domine l’écran; Sciamma non seulement utilise le gros plan pour dépeindre un renversement final de pouvoir et d’influence entre les personnages, mais aussi, le spectateur est forcé de regarder Marie comme se transforme d’une adolescence maladroite à une jeune femme confiante qui est aux commandes.

Aussi, Sciamma utilise le couleur afin de dépeindre les protagonistes dans une certaine manière. Le couleur rouge est extrêmement important dans la caractérisation des protagonistes Floriane, comme la plus sexualisée, porte un maillot de bain rouge, tandis que le maillot de bain de Marie est un mélange de rouge et de blanc. C’est à travers de cette utilisation du couleur que Sciamma crée une métaphore des étapes de la sexualisation de chaque protagoniste. Aussi, dans la scène où Marie fantasmes de Floriane dans le club, un lumière rouge est utilisé pour montrer l’étendue de la passion et de la luxure. De plus, Sciamma construit des protagonistes à travers du plateau par exemple, la construction des scènes intimes où l’eau est présente, tel que quand Floriane et Marie se douchent ou la scène finale avec Marie et Anne qui sont dans la piscine Sciamma illustre les symboles culturels comme la fécondité et de la vie, à travers de l’eau, qui devient la métaphore fertile de les filles vivent leur sexualité naissante.

Alors que Sciamma tente de construire une représentation intime de personnages adolescents, Haneke évite activement de divulguer des informations au spectateur de renforcer le mystère et créer un sentiment de l’inconnu. Dans une certaine mesure, il subvertit la convention typique d’un thriller parce qu’il ne construit pas une description complexe des personnages il explique relativement peu des personnages secondaires. Par exemple, Anne n’existe que comme un objet pour développer l’intrigue à travers le dialogue avec Georges. À cet effet, elle ne porte que les vêtements de couleurs foncées en sourdes afin de lui permettre de se fondre dans la palette de gris du fond. De plus, Haneke manipule les attentes du spectateur de la caractérisation typique du genre l’homme blanc, de classe moyenne, est presque
toujours innocent, tandis que l’étranger est souvent considéré comme le méchant. Haneke renforcé ce stéréotype de nouveau avec des informations en arrière­plan des tragédies qui se produisent au Moyen­Orient. Cependant, Haneke inverse efficacement cette convention pour créer un autre niveau de son film et de favoriser sur son sens politique. Ainsi, lorsque la nature conceptuelle des bandes se révèle, le spectateur se sent coupable à cause de la raison pourquoi il pensait que Majid était coupable sa race. Après tout, Majid est représenté comme un personnage calme et gentil qui inverse l’image typique du méchant, tandis que Georges paraît agressif et inquiet. Par conséquent, en manipulant cette convention générique, Haneke expose la conscience coupable du spectateur, tout comme Georges.

Il est intéressant de noter que Georges est filmé dans sa vie professionnelle, comme présentateur, mais aussi, à la maison, comme homme à travers cette construction, c’est comme il ne peut pas échapper à être surveillés, à être enregistré, à être jugé. Dans ce sens, il y a une autre parallèle entre les livres dans sa maison et ceux dans le plateau de sa émission les livres du plateau font Georges apparaître intelligent, mais, en fait, ils sont sans titre et vides comme Georges.

Troisièmement, les conventions génériques cinématographiques sont extrêmement influents, et à travers de leur subversion, Sciamma plutôt ironiquement manipule les attentes du spectateur du vestiaire un endroit typique du genre et le fantasme masculin dans sa forme la plus pure afin de provoquer un sentiment de culpabilité à travers des plans voyeuristes des corps pubères exposés. Le spectateur est témoin d’une transgression qui juxtapose efficacement l’anxiété des personnages avec le malaise du spectateur qui est forcé à regarder les corps des adolescentes. Creed observe que les corps féminins ‘represent the threat or potential — depending on how you see it — of lesbianism’(Kubrick on the Guillotine, 2012). Dans ce sens, les attentes du spectateur sont manipulées à nouveau à travers le choix de plans de Sciamma. Les scènes intimes, tel que quand Marie plonge sous l’eau à observer Floriane qui porte un maillot de bain, ou dans le vestiaire quand Floriane l’embrasse, sont tournés très intelligemment à respecter les souhaits de Sciamma de la décence désexualisée et la confusion adolescent. Selon la convention générique, le spectateur s’attend aux scènes agréables répondre à leurs fantasmes les plus fous, mais il est confronté à le contraire. Toutefois, dans une autre scène, Marie et Anne jouent ensemble où elles mettent l’eau dans leurs joues et elles poussent leurs visages ensemble. Ce jeu intimité a une allusion sexuelle; et la regarder est très voyeuriste. Sciamma choisit une variété de plans pour augmenter le sentiment d’intrusion sur l’intime par conséquent cela transforme le spectateur à un voyeur. Le spectateur ne devrait pas regarder, mais il trouve qu’il doit parce que tout comme l’expérience liminal, chaque moment est tellement important. Ces plans voyeuristes subvertissent les conventions génériques parce que dans le genre teen­movie les corps sont généralement célébrés pour leurs esthétiques sexuelles. Cependant en Naissance des Pieuvres, ils sont maladroits, réels et peu flatteurs en raison de la manipulation délibérée des angles de vue.

Comme Sciamma, les réalisateurs des films thriller souvent manipulent les angles de vue pour augmenter le suspense et Haneke adhère à cela. Par exemple, il utilise un plan d’ensemble pendant les scènes de flash­back afin de forcer le spectateur de se concentre sur l’action dans la scène. Le spectateur ne veut pas regarder l’abattage du coq et il ne veut pas regarder quand Majid est enlevé par les travailleurs sociaux, mais il doit. Cette technique est répétée dans la scène culminante où Majid se suicide, le spectateur est obligé de regarder l’acte, mais aussi, sans aucune distraction de mouvement de la caméra Haneke a habilement profité d’un plan d’ensemble statique l’image obsédante d’un corps saignant et sans vie hante le spectateur. En outre, dans la scène où Georges confronte Majid, Haneke utilise la technique du champ/contrechamp pendant le dialogue, juxtaposée à gros plans de Georges afin d’augmenter l’intensité de la scène.

De plus, Haneke utilise la caméra soi­même à développer l’intrigue. Au cours de la scène de nuit, une voiture qui approche crée une grande ombre et par conséquent, la caméra est révélée. Ce plan est très considéré et il montre que la caméra n’est évidemment pas ‘caché’, ni est­il un caméscope d’un voyeur qu’on pourrait s’attendre. Ainsi, le spectateur peut raisonner que les bandes n’existent pas. Aussi, la bande qui montre la première visite à l’appartement de Majid et ses sanglots après a le même effet. Haneke démontre qu’il n’y avait pas de caméra là parce que tous les côtés de l’appartement pourrait être vus en arrière­plan à travers du champs/contre­champ. À ce mesure, Haneke contredit délibérément la fonction des fausses pistes qu’ils ont utilisé dans le film et il implore le spectateur actif de déchiffrer les indices de Haneke et par conséquent, le sens plus profond du film.

Pour conclure, Sciamma et Haneke manipulent des conventions génériques afin d’atteindre les buts du film. Dans certains cas, les deux réalisateurs conforment aux conventions génériques la caractérisation de Sciamma ou l’augmentation délibérée du suspense et de la anticipation dans Caché. Cependant, ce qui est intéressant est la façon dont ils développent ces conventions l’intrigue de Haneke s’avère extrêmement trompeuse et la fausse sexualisation de Floriane dans Naissance des Pieuvresmontrent que ces films fonctionnent sur de nombreux niveaux, ainsi l’adhésion ou la subversion à une convention doit être envisagée avec connaissance des buts de le réalisateur. Le spectateur est tellement conditionné par les conventions filmiques en général qu’il est souvent ignorant jusqu’à ce qu’une est cassée ou subvertie. Les deux réalisateurs utilisent ce fait à leur avantage quand ils exposent les structures de la convention Scaimma désexualise le corps féminin en le montrant dans son vrai état, tandis que Haneke refuse de répondre les questions que l’intrigue provoque. Il est évident que sans subvertir ces conventions, les films perdraient les qualités intrinsèques qui les rendent si captivant. C’est à travers de la décision d’adhérer ou de renverser une convention qui dirige le résultat final du film.

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